La Galerie des Glaces

Construite à l’emplacement des deux derniers cabinets du Grand appartement du Roi, d’une terrasse et des deux derniers cabinets du Grand Appartement de la Reine, la galerie de Glaces sera construite en 1678 par Jules-Hardouin Mansart.

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Le cabinet de Saturne, ou petite chambre, correspondait aux deux premières fenêtres, le cabinet de Vénus aux deux suivantes. Les murs seront recouverts de marbre en 1679, les sculptures mises en place en 1680 et Charles le Brun peindra la voûte de 1681 à 1684.

Les dix-sept fenêtres cintrées donnent naissance à autant d’arcades ornées de miroirs et séparées par des baquettes de cuivre et surmontées alternativement par une tête d’Apollon et de la dépouille du lion de Némée. Les chapiteaux des pilastres de marbre de Rance sur fond de marbre blanc sont ornés d’une fleur de lys et de coqs gaulois. Les trophées en bronze doré, qui ornent les trumeaux en marbre vert de Campan, ont été ciselés par l’orfèvre Ladoireau. Les huit bustes d’empereurs romains, en marbre et porphyre, accompagnaient huit statues, dont sept antiques, représentants Bacchus, Vénus, la Pudicité, Hermès, la Vénus de Troas, Uranie et Némésis. La dernière, une Diane sculptée par Frémin pour les jardins de Marly, occupait l’emplacement de la célèbre Diane de Versailles aujourd’hui exposée au Louvre.

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Le Brun peindra à la voûte, ornée d’allégories, de trompe-l’oeil et de perspectives feintes, des épisodes glorieux de la Guerre de Hollande (1672-1678), des médaillons peints ou feints de bronze sur fond d’or rappelant les victoires de la Guerre de Dévolution (1667-1668), ainsi que des représentations des grandes réformes entreprises au début du règne de Louis XIV. Cette gigantesque composition retrace les vingt premières années du règne du Roi-Soleil, qui gouvernera soixante-douze ans.

Le premier mobilier de la galerie sera envoyé à la fonte en 1689, afin de rembourser les dettes considérables de l’Etat, et remplacé par un mobilier de bois doré qui laissera à son tour la place à de nouveaux meubles en 1769. Ces derniers, dont il subsiste quelques éléments dans le salon d’Apollon, seront dispersés à la Révolution. Le mobilier actuel comprend des grands vases de porphyre et d’onyx, quatre tables supportant des vases de porphyre, ainsi que la réplique fidèle des vingt-quatre guéridons de 1769.

Salle des pas perdus, la galerie de Glaces servait de cadre aux audiences extraordinaires du Roi qui faisait déplacer pour la circonstance son trône d’argent de la salle où il accordait ses audiences ordinaires. La foule pouvait assister, chaque matin, au cortège du Roi qui se rendait à la messe. La grande Galerie servait naturellement de cadre aux grandes fêtes de la Cour, aux bals parés ou maqués des mariages princiers.
La galerie des Glaces sera le théâtre de plusieurs événements qui marqueront les XIXème et XXème siècles. Le pape Pie VII, venu à Paris sacré l’Empereur, apparaîtra au balcon central pour bénir la foule amassée sur la terrasse. Le roi de Prusse Guillaume Ier y acceptera la couronne impériale le 18 janvier 1871. Le traité de Paix qui mettra un terme définitif à la première Guerre mondiale, le fameux traité de Versailles, sera signé ici le 28 juin 1819.
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